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Des influenceurs de la télé-réalité visés par une plainte pour “escroquerie en bande organisée”

Marc et Nadé Blata visés

Une des plaintes vise le couple d’influenceurs issu de la télé-réalité, Marc et Nadé Blata, de leurs vrais noms Marc Singainy Tevanin et Nadira Brik Chaouche. Basé à Dubaï, le duo totalise près de sept millions d’abonnés sur Instagram. Marc Blata s’est fait connaître dans la première saison de l’émission de W9 “La Belle et ses princes presque charmants” puis en participant aux “Anges de la téléréalité” sur NRJ12 aux côtés de la célèbre Nabilla. Outre les placements de produits, le couple incite leurs abonnés à miser sur le cours très risqué des devises et des produits dérivés du Forex (un marché de changes de devises mondiales), via une application partenaire, avec une promesse de gains importants à la clé.
Mel, une victime qui porte plainte après avoir perdu un peu plus de 1.000 euros l’an dernier, décrit à franceinfo ce système bien rodé. “Marc Blata est certifié (la certification permet d’assurer aux internautes l’authenticité d’un compte, ndlr) sur Instagram. Il a beaucoup de followers (abonnés en français). Je l’ai vu dans l’émission de Cyril Hanouna. Il disait qu’il investissait comme nous” raconte celle qui s’est fait piéger. “Je n’ai pas cédé tout de suite à sa promesse ‘copier-coller-encaisser’ (copying-trading dans le jargon, système qui permet à ses utilisateurs de copier les achats d’un trader professionnel au hasard afin de gagner de l’argent). Je me suis clairement fait avoir. Ce que j’attends de la justice, c’est surtout qu’ils n’arrivent plus à arnaquer d’autres personnes. Parce qu’ils continuent encore aujourd’hui. Et apparemment, il n’y a pas qu’eux. Il faut que ça s’arrête” conclut Mel.

Une autre plainte contre la plateforme Animoon

Pendant des mois, plusieurs autres influenceurs français ont activement fait la promotion de la plateforme Animoon et de son intérêt financier sur les réseaux sociaux. Une autre plainte, déposée contre X, vise justement cette plateforme dans le cadre d’une possible arnaque aux NFT (système de jetons adossés aux cryptomonnaies). Selon le collectif AVI, le projet Animoon, inspiré du jeu de cartes Pokémon, a réussi à regrouper plus de 5.000 investisseurs avec une levée de fonds estimée à 6,3 millions de dollars. Près de cinq mois après la vente des NFT Animoon, aucun investisseur français n’a touché de dividendes. Ses fondateurs et administrateurs, aujourd’hui injoignables, promettaient pourtant des gains très importants aux premiers investisseurs : 2.500 dollars offerts mensuellement à vie, des vêtements de luxe, des voyages au Japon, des gains de cartes Pokémon.
“Nous souhaitons mettre en garde le public jeune et moins jeune”

“En lançant ces recours”, écrit le collectif AVI dans un communiqué, “nous souhaitons mettre en garde le public jeune et moins jeune sur les dangers des promotions de certaines ‘stars’ sans scrupule, pointer la passivité des plateformes, souligner l’impuissance des institutions et encourager d’autres procédures identiques”. Leurs avocats promettent de transmettre à la justice un certain nombre de noms et de pièces utiles à ce dossier. Contacté par franceinfo, le parquet de Paris dit ne pas encore centraliser les plaintes liées aux dérives présumées des influenceurs.
La promotion sur Internet “ce n’est pas le Far-West du point de vue juridique”

Interrogée par franceinfo, Anaïs Szkopinski, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, explique qu'”il existe des règles que les influenceurs doivent respecter. Il existe une réglementation qui s’applique aux influenceurs comme à tous ceux qui font la promotion de produits et de services contre une rémunération de la part de l’entreprise pour laquelle la promotion est faite”. En revanche, “ils n’ont pas de régime juridique spécifique, mais ils doivent respecter toute la législation qui encadre notamment la publicité. Ce n’est pas le Far West du point de vue juridique” assure-t-elle. Selon la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), six influenceurs sur dix étaient “en anomalie” en 2021, c’est-à-dire qu’ils ne “respectaient pas la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs”. Elle a ainsi “engagé plusieurs procédures pour rappeler à l’ordre, voire sanctionner les fautifs”, a indiqué la DGCCRF dans un communiqué.